Lundi

Ce matin, j'ai pris des cours de cocktails avec le CE. C'était instructif. J'ai appris comment doser selon la densité de l'alcool et non simplement en fonction du volume d'alcool pur. Coïncidence amusante (troublante ?), j'ai reçu la livraison du champagne aujourd'hui. Aussi lorsque je suis rentré du bureau, ma femme de ménage/concierge/intendante/cuisinière avait tout fait pour qu’une bouteille m'attende dans son seau, frappée comme il faut.

Je l'ai partagé avec ma voisine qui est étudiante en arts plastiques. Elle fait de la sculpture en fil de fer en ce moment. Elle semble un peu maladroite pour manier du fil barbelé, à en juger à l'état lamentable de ses mains.
Ma voisine est bizarre. Elle est arrivée depuis trois jours et elle a déjà commencé à repeindre les murs de son appartement. 250 m2 de superficie habitable, 3,5 mètres de plafond. Comme elle est également très maladroite avec le pinceau et qu'elle se refuse au rouleau, je pense sincèrement qu'elle y passera tout son été. Moi, ça me plaît de savoir qu'il existe encore des filles qui refusent le rouleau, qui préfère passer leur été sous des couches d'acrylique plutôt qu'en maillot de bain : je crois que les vapeurs de peinture traversent les murs et me transforment en un vieux réactionnaire. Le pire, c'est que j'adore ça.
Je fais jouer très fort Epiphanie pour la perturber, car elle doit être plutôt du genre à écouter les Béruriers Noirs ou Tryo, la French Touch du rock paysan en quelque sorte. Absolument à chier, odieux de sueur et de crasse, dépendants du cliché d'alter mondialiste et de clodo anti-bobo, ce genre de groupes provoque chez moi des nausées quasi-insurmontables, presque autant que les comédies musicales de Luc Plamondon.