Vendredi

Pour me changer les idées, je me suis relançé dans le grand jeu de toute société civilisée : le flirt, ultime apanage de la civilisation. Provoquer le désir, être provoqué, repousser, être repoussé, attirer, être attiré, embrasser, être embrassé. Ce balancement régulier et profond qui anime les relations entre les deux Genres sonne aussi les coups de la cloche qui annoncera le jour de la fin de ce Monde. La guerre, le conflit, la violence, est la résultante d'une frustration née de la période "repoussoir" du flirt, que ce soit entre Etats, Régions, personnes physiques ou morales.
Plus la civilisation évolue, plus elle entre dans une relativisation des relations sociales, ce qui les complexifient et les rendent plus impermables en même temps aux idéologies criminelles. En contre-partie, elles sont plus sensibles aux opinions superficielles inspirées par des leaders d'opinion et des modes de vie.
Ainsi, les objets de conflit se rapetissent en leur degré de sérieux, mais se multiplient à l'infini : en témoigne la judiciarisation extrême de nos sociétés modernes, où un contentieux va intervenir au sein de relations ou de choses auparavant ignorées du Droit.
Une insulte craché par un quidam dans la rue ou le cocufiage impromptu ne provoquera plus de duel à mort pour venger un honneur, mais un procès sera intenté par un vulgus au propriétaire d'une baie vitrée qui aurait été frappé de plein fouet par un maladroit ( Cass. civ. 2e, 24 février 2005, n° 301 et n° 302 ).
Comment prôner des concepts tels l'honneur ou la loyauté au sein d'une société qui ne parle plus qu'en terme de profits ou d'efficience, de traumatismes psychologiques et de coups et blessures ? Ces concepts sont dépassés, jugés archaïques, car ils ont servi de piliers à une société basée sur un droit moral, naturel et chrétien : nous vivons désormais dans une société amorale, positiviste et laïque. Adorons en silence.

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