Mercredi

L'Homme comme corporéité sobre n'est donc mu d'aucune nécessité de se dépasser car, chose mutante et mouvante, éphémère construction biologique, si fragile et tellement inutile au sein du règne animal. Peut-être que cette même inutilité est un début de réponse : l'Homme, s'il ne trouve pas sa place dans le monde animal et dans ses mécanismes immémoriaux, n'est donc pas un vrai animal. Est-il plus ? Est-il moins ? Est-ce un parasite ou un berger au sein de la zoosphère ? Ce que Teillard de Chardin appelait le "phénomène humain", je suis d'abord tenté de l'appeler le "spectacle humain". En effet, qu'est-ce que l'agitation de ces anthropodes malhabiles qui cultivent leur talent de destructeurs et d'anhilateurs ? Parlons-en de la néantisation par l'Homme. Au-delà de l'emprise sartrienne, que peut-on en tirer ? Un réflexe de vie ? Une action mortifère ?

Néantiser de la substance pour façonner une chose nouvelle, est-ce de la création "innocente" ? Assurément non. L'Homme pour créer, c'est-à-dire, agir comme un Dieu, doit d'abord détruire.
L'Homme n'est qu'un animal imparfait et un démiurge raté. Il traîne une souffrance et une malédiction terrible, la conscience d'être et l'impossibilité d'advenir.

Mais que lui reste-t-il alors ? La foi.
Mais la foi en quoi ? L'espérance.
Mais l'espérance en quoi ? Un après la vie qui lui est suggéré puis imposé.
Alors un pari ? Un fantasme. Le plus dément, même. Le seul qui en vaille la peine.

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